Droit à un environnement sain : comment cette liberté fondamentale a bouleversé les possibilités d’action – Intervention de Maître Aubret pour les 20 ans de la Charte de l’environnement (26/09/2025)

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Intervention de Maître Aubret sur les 20 ans de la Charte de l’environnement : comment le droit à un environnement sain a bouleversé les possibilités d’action

À l’occasion du colloque célébrant les 20 ans de la Charte de l’environnement, organisé par le Barreau d’Aix-en-Provence, Maître Aubret est intervenu pour revenir sur une évolution majeure du droit : la reconnaissance du droit à un environnement sain comme liberté fondamentale. Une avancée qui a transformé en profondeur les moyens d’action en cas d’atteinte grave à l’environnement.

Le tournant de l’affaire Panchaud : la naissance d’un nouveau réflexe juridique

L’arrêt du Conseil d’État du 20 septembre 2022 dans l’affaire Panchaud a marqué un tournant décisif : il a consacré le droit à un environnement sain (article 1 de la Charte de l’environnement) comme liberté fondamentale.

Cette décision a ouvert la voie à l’utilisation du référé liberté, une procédure d’urgence extrême permettant au juge administratif de se prononcer en 48 heures lorsqu’une atteinte grave et irréversible à l’environnement est en cause.

« Les chances de succès étaient proches du néant », confie Maître Aubret, à l’origine de cette demande de référé liberté.
« Mais il fallait absolument que les justiciables puissent bénéficier d’un outil efficace face aux atteintes irréversibles à l’environnement. » 

Une procédure d’urgence désormais au service de la protection environnementale

Depuis cette décision fondatrice, les juridictions administratives ont multiplié les applications concrètes de ce nouveau cadre. Plusieurs suspensions d’actes administratifs ont été prononcées sur la base de l’article 1 de la Charte :

TA Pau, 10 novembre 2022 (n°2202449) :

Suspension d’un arrêté de défrichement sans dérogation espèces protégées.

TA Toulouse, 2 août 2023 (n°2304589) :

Suspension d’arrêtés autorisant les tirs d’effarouchement des ours dans les Pyrénées.

CE, 18 octobre 2024 (n°498433) :

Suspension de la chasse du lagopède alpin.

TA Caen, 1er octobre 2024 (n°2402563) :

Suspension de travaux de « voie verte » réalisés sans autorisation.

Ces décisions illustrent la portée concrète du droit à un environnement sain et la manière dont les juges, saisis en urgence, peuvent désormais prévenir les atteintes irréversibles.

Une Charte jeune, mais déjà essentielle

Lors du colloque, Maître Aubret a salué la maturité croissante de la Charte de l’environnement :

« Oui, la Charte de l’environnement est utile ! Elle n’a que 20 ans, mais comme l’ont très bien dit Maître Yann Aguila et Monsieur Jean-Christophe Duchon-Doris, il faut lui laisser le temps d’infuser le système juridique. »

Cette reconnaissance du droit à un environnement sain a permis de renforcer l’effectivité de la protection environnementale, non plus comme simple principe, mais comme liberté fondamentale opposable à l’administration. 

Un colloque fédérateur entre avocats et magistrats

Organisé par le Barreau d’Aix-en-Provence, sous l’impulsion de Maître Didier Del Prete et Maître Victoria, le colloque a rassemblé avocats, magistrats et universitaires autour d’un objectif commun : partager les expériences, confronter les points de vue et rendre le droit de l’environnement plus opérationnel et accessible.

Des échanges qualifiés par Maître Aubret de « concrets et pragmatiques », à l’image des enjeux contemporains de la transition écologique et du contentieux environnemental. 

Le Cabinet GreenCode Avocats se tient à votre disposition pour toute question ou accompagnement en droit de l’environnement. Contactez-nous dès aujourd’hui au 04.93.90.12.54 ou au 06.16.62.43.04 pour échanger directement avec notre équipe.

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